Petite histoire du yiking

Le Yi king est un art divinatoire qui existe depuis plus de 4 000 ans, et qui a connu des formes différentes. Sa signification a beaucoup varié suivant les époques et les cultures. Avant d'examiner les changements qui se sont produits dans la doctrine et dans la signification qu'on lui donne, il faut comprendre deux idées essentielles. Tout d'abord, le Yi king est considéré comme bien plus qu'un moyen de prédiction de base.



C’est un livre de sagesse, qui donne des enseignements sur la manière de diriger son destin. De plus, il est le produit d'une culture tout à fait différente de la nôtre. Pour comprendre le Yi king, il nous faut accepter la perception du monde des anciens Chinois-et tout particulièrement leur conception des conceptions du changement et du hasard. La figure centrale du Yi king est l'hexagramme.



C’est un caractère constitué de six lignes horizontales, qui se lit de bas en haut. L'hexagramme est formé par le consultant, d'une façon qui semblerait tout à fait due au hasard pour nous occidentaux, au moyen de tiges de mille-feuille, de pièces de monnaie, de baguettes. Mais, pour un esprit chinois, rien n'est ici dû au hasard.



Comme beaucoup de livres anciens, le Yi king est le produit de plusieurs personnes. Les deux symboles utilisés dans l'hexagramme sont la ligne brisée et la ligne droite. Ils existent depuis la nuit des temps. On les a attribués au personnage Fu Hsi, qui fut le premier empereur de Chine. Les huit trigrammes que constituent ces lignes et qui forment les deux moitiés des hexagrammes ont été découverts sur la carapace d'une tortue sacrée.



Deux premiers Livres des changements ont été utilisés pour la divination sous les dynasties Hsia (2205-1766 av. J.-C.) et Shang (1766-1150 av. J.-C.), mais le jeu de 64 hexagrammes que l'on connaît de nos jours a été créé par le roi Wen (mort en 1150 av. J.-C.). Il avait commencé la conception d'un texte d'explication, qui a été poursuivi par son fils, pour constituer l'oracle qui fut utilisé durant toute la 3ème dynastie. Confucius connut le Yi king et l’a étudié.



Ce dernier a rédigé des commentaires, mais avec le temps, on lui attribua la paternité de l'ensemble de l'ouvrage. Lors des siècles qui suivirent, le texte a été considérablement développé, mais ces rattachements d'origine n'ont survécu qu'en partie. Sous les dynasties Ch'in (221-206 av. J.-C.) et Han (206-220 ap. J.C). Le Yi king fut pratiquement enterré sous une mode de magie et sous la doctrine Yin-Yang. C'est un savant du nom de Wang Pi (226-249) qui le sauva de ces interprétations et qui déclara qu'il pouvait être exploité comme un fonds de sagesse, et pas seulement comme un moyen de voir l'avenir. Il est devenu par la suite un guide de science politique.



Les textes actuels sont fondés sur l'édition du XVIII siècle, nommée Chou Che Chung. En Occident, les traductions les plus connues sont celles de James Legge et de Richard Wilhelm. Le Yi king donne une représentation unique du moment présent de la situation du consultant, reflétant le passé et l'avenir. Quand l'hexagramme est formé, on consulte sa signification dans le Livre des changements, qui donne une interprétation et des conseils.



Les premiers utilisateurs du Yi king pensaient que les esprits communiquaient avec eux par le moyen du hasard influençant la chute des tiges de mille-feuille, des pièces ou des baguettes. Le Yi king a sa personnalité propre qui accepte parfaitement les explications changeantes, car sa philosophie est fondée sur le principe que l'acceptation du changement est la plus importante des lois naturelles. C'est un conseiller dans le monde sans cesse en évolution dans lequel nous évoluons.